Pilote Automatique = Ennui ?

L‘une des problématiques de l’aviation de ligne est le survol de régions isolées comme les déserts ou les océans. Ces zones sont parfois très étendues et il est impossible de s’y poser en cas d’interruption du vol car on n’y trouve pas d’aérodrome adéquat.
A la naissance du transport aérien, les trajets étaient créés pour éviter de se retrouver dans une situation comme celle-ci, il fallait ainsi à tout moment être à moins de 60 minutes d’un aérodrome (en prenant en compte la vitesse avec un moteur en panne) et les routes étaient donc loin d’être directes.
La première solution fut intégrée dans la conception des aéronefs eux-mêmes, dotés de 3 ou 4 réacteurs. Pour ces appareils, la panne d’un moteur devenait moins problématique et des routes plus directes pouvaient donc être empruntées. Mais la contrainte des 60 minutes s’appliquait cependant encore aux biréacteurs, les privant de certains trajets.
Aujourd’hui, les avancées techniques ont permis à l’industrie aéronautique d’aboutir à un excellent niveau de fiabilité et de performances : les réacteurs tombent très rarement en panne et les bimoteurs volent très bien sur un seul moteur. Grâce à ceci, des routes beaucoup plus directes sont empruntées, permettant d’énormes gains en temps de trajet, en quantité de carburant consommé et bien sur en CO2 rejeté dans l’atmosphère.
Cette utilisation des avions de transport biréacteurs est réglementée par l’intermédiaire du standard ETOPS (Extended-range Twin-engine Operation Performance Standards). Une approbation ETOPS s’applique à un transporteur, pour un type avion donné équipé d’un type de réacteur précis. C’est ainsi la conception de l’appareil et des moteurs, leur maintenance et le suivi des vols réalisé par l’opérateur qui sont certifiés pour pouvoir dépasser la limite des 60 minutes autour d’un aérodrome.
Les Boeing 777 d’Air France (et leurs réacteurs General Electrics GE90) sont par exemple dotés de l’approbation ETOPS 180, leur permettant de s’éloigner jusqu’à 180 minutes (toujours à la vitesse de l’appareil avec un moteur en panne) d’un terrain utilisable pour atterrir.
Cette approbation permet par exemple d’utiliser des trajectoires directes entre la France et l’Asie, en traversant les régions isolées de Sibérie comme c’est le cas sur cette photo.
Pour un pilote privé volant sur un avion monomoteur, la notion d’ETOPS n’existe pas : en cas de panne on se reporte à un choix de champ pour un atterrissage en campagne.
Paris – Hong-Kong, 10h50.
->Pour plus d’informations voir l’article Wikipédia sur les approbations ETOPS
Pourquoi c’est compliqué de devenir pilote de ligne ?
Un coup d’oeil à droite nous donne un indice.
Ce truc compliqué est un réacteur d’avion. Malheureusement, avant d’avoir le droit de s’en servir il faut avoir compris comment il fonctionne. Ceci implique de se pencher sur quelques points techniques, et entre les circuits pneumatiques, électriques, de carburant ou encore d’huile, le programme de l’ATPL (Air Transport Pilot License, c’est le code de la route des pilotes de ligne) est vraiment bien fourni. En particulier pour ce qui concerne les « Connaissances générales des aéronefs ».
Le réacteur accélère simplement de l’air histoire de fournir à notre appareil une force qui le poussera très vite, lui permettant de faire son boulot d’avion : voler. Mais pour y arriver, il inflige à l’air absorbé un cycle d’opérations qui ne sont pas simples du tout. Au menu on trouve un peu de compression, de combustion, de détente à caractère adiabatique et quelques théorèmes portant les noms de grands scientifiques pour expliquer tout ça.
C’est pour ça que pour l’instant, l’avion à hélice et son moteur à pistons me conviennent. C’est facile à utiliser et le fonctionnement en est à peine plus complexe que sur une mobilette.
Mais bon, c’est pas évident de traverser l’Atlantique en mobilette. D’où l’ATPL !